Comment préparer sa succession et son héritage ?
- Gimmi Grosso
- 20 janv.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 févr.

Préparer sa succession et son héritage en suisse demande une grande anticipation
et beaucoup d'organisation.
Si cela représente une très bonne nouvelle d’un point de vue financier pour vos
successeurs, de nombreux éléments sont néanmoins à prendre en compte afin
d’optimiser cette succession (fiscalité, juridique et légal…).
Découvrez dans ce guide tout ce qu’il faut savoir pour bien préparer sa succession
et son héritage.
1. Tout comprendre sur le droit successoral en Suisse
Avant de rentrer en détail sur la préparation de votre succession et les étapes à
réaliser, il est essentiel de bien comprendre le droit successoral suisse.
Le droit successoral suisse est strict et établit clairement qui sont les héritiers légaux
liés à votre succession. En l’absence d’un testament rédigé et signé ou de pacte
successoral (autorisé en suisse contrairement à la France par exemple), l’héritage
est divisé en plusieurs niveaux et personnes selon leur proximité avec vous :
Premier niveau : les descendants directs, tels que les enfants et petits-
enfants.
Deuxième niveau : les ascendants, comme les parents, ainsi que les collatéraux, incluant frères, sœurs et leur progéniture.
Troisième niveau : les grands-parents et leurs descendants, notamment les oncles, tantes, cousins et cousines.
Veuillez noter toutefois que les concubins quant à eux n’ont aucun droit d’héritage
légal et doivent être intégrés explicitement via un testament.
De même , la loi suisse impose également une part réservataire pour certains
héritiers légaux comme les enfants et le conjoint. Dans ce contexte et même avec un
testament, il est impossible d’exclure totalement ces héritiers, sauf si un pacte
successoral a été signé et validé. Ces règles visent en réalité à garantir un équilibre
entre les héritiers et à prévenir des exclusions abusives.
2. Le besoin de rédiger un testament pour préparer votre succession
Une fois le droit successoral suisse compris, intéressons-nous maintenant au
testament.
La rédaction d’un testament permet de définir avec précision la répartition de votre
patrimoine (financier, immobilier…) en respectant toutefois les limitations légales.
Par exemple, si votre testament avantage certains héritiers plutôt que d’autres pour
une raison en particulier, vous devrez tout de même respecter la part réservataire,
c'est-à-dire une part minimale garantie aux héritiers légaux.
Ensuite, pour que votre testament soit valide, ce dernier doit impérativement être
écrit (pas de format en ligne), daté et signé de la main du testateur, c’est à dire vous.
En Suisse et comme dans de nombreux autres pays, vous pouvez également
réaliser un testament authentique, établi devant un notaire et signé en présence de
témoins.
Une autre option souvent méconnue est le pacte successoral, un accord formel
entre le futur défunt et ses héritiers et qui permet entre autres de renoncer
partiellement ou totalement à une part réservataire. Un fonctionnement qui peut
particulièrement être utile pour les familles recomposées ou pour les personnes
souhaitant inclure des proches non légaux comme des concubins par exemple.
3. La réserve héréditaire : bien calculer la quote-part disponible et la part réservataire de la succession
Vient ensuite le moment de calculer la quote-part disponible pour la préparation de
la succession. En Suisse, le patrimoine est en effet divisé entre une part réservataire
et une quotité disponible. C’est ce qu’on appelle communément la réserve
héréditaire et qui permet d’assurer aux héritiers une part minimale dans la
succession ainsi qu’une quotité disponible.
Plusieurs cas existent, en fonction de la présence ou non d’un testament.
Sans présence d’un testament, la part réservataire est tout simplement la portion que la loi garantit aux héritiers légaux. Pour un conjoint et des enfants, chaque groupe d’héritiers a droit à au moins 50 % de sa part s’il n’y a pas de testament.
En présence d’un testament en revanche, le conjoint reçoit un tiers de la succession, les descendants un tiers (à partager également), et un tiers est laissé comme quotité disponible. La quote-part disponible est quant à elle la part librement distribuée, et qui varie
selon votre situation familiale. Par exemple, une personne ayant un conjoint et deux
enfants ne peut librement disposer que de la moitié de son patrimoine, comme le
reste de ce dernier est réparti entre les différents héritiers.
En cas de doute ou de question, prenez le temps de faire appel à un professionnel
(notaire par exemple) pour calculer précisément la quote-part disponible et
maximiser le respect des dernières volontés du défunt sans enfreindre les règles
successorales suisses.
4. Anticiper l’impôt sur les successions en Suisse
Lorsqu’on pense succession et héritage, l’impôt est très généralement un sujet qui
revient également très vite.
De manière générale, les conjoints et les descendants directs sont souvent exonérés
d’impôts sur l’héritage. En revanche, les héritiers plus éloignés peuvent quant à eux
être plus fortement imposés.
En suisse, l’impôt sur les successions est perçu par les cantons, dont les modalités
d'imposition diffèrent considérablement d’un canton à l’autre. Chaque canton
applique son propre taux, qui peut varier de 1 % à 50 % de la valeur de l’héritage,
selon la proximité familiale avec le défunt. Dans les cantons où les taux d'imposition
sur l’héritage sont élevés, il peut être avantageux pour vous et vos proches de d’ores
et déjà prévoir des donations de manière progressive au fil des années pour ainsi
minimiser l’impôt. On parle alors d’une “transmission anticipée”.
Enfin comme dans la plupart des pays voisins, certaines exemptions et réductions
fiscales sont possibles si les héritages sont transmis à des organisations caritatives
ou à des fondations.
5. Préparer sa succession et son héritage en faisant appel à des professionnels
Ainsi vous l’aurez compris, la préparation de sa succession et de son héritage en
suisse est un processus délicat qui demande la prise en compte de nombreux
éléments, principalement juridiques, fiscaux et bien sûr familiaux.
De manière générale, il est vivement recommandé de faire appel à des
professionnels du secteur tels que des notaires, des avocats spécialisés ou même
des conseillers fiscaux. Cela non seulement afin de garantir la conformité et la
légalité des opérations de succession, mais également d’obtenir des conseils
personnalisés et ainsi optimiser les droits de succession.
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